Quand L'alcool Devient-il un Problème ?

Quand L’alcool Devient-il un Problème ?

La plupart du temps, l’abus d’alcool est associé à l’ivresse ou l’alcoolo dépendance. Mais cette attitude caricaturale permet de stigmatiser certains comportements tout en se donnant des excuses pour justifier sa propre consommation. Pourtant, l’alcool devient problématique avant l’ivresse.

La consommation d’alcool en France est en baisse depuis plus de 30 ans (30 % depuis 1970). Malgré cette diminution, la France reste parmi les plus gros consommateurs dans le monde avec en moyenne 15,6 litres d’alcool pur par an et par habitant, soit environ 173 bouteilles de vin ou 1 180 canettes de bière.

Vision réductrice des dangers
L’héritage culturel, la tradition familiale, l’attachement au terroir ou aux réunions “viriles” sont bien souvent appelés en renfort pour justifier une consommation que l’on juge raisonnable. “Ca ne peut pas être mauvais, je ne bois que du bon vin” ou “Je ne bois jamais trop puisque je ne suis pas ivre”…

Cette minimisation des dangers rend difficile les messages de prévention, pourtant aujourd’hui la vérité ne souffre d’aucun doute : l’alcool est dangereux même si on n’en ressent pas les effets, même si on n’est pas ivre ou dépendant.

En France, 5 millions de Français sont en difficulté avec l’alcool. Les conséquences sanitaires directes (cancers, maladies cardiovasculaires, cirrhoses, maladies psychiques, etc.) d’une consommation régulière et excessive représentent 23 000 morts par an, contre environ 4 000 liés à des accidents de la route.

Pourtant, un sondage réalisé en mai 2002 par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) montrait qu’une majorité de Français méconnaissent encore les dangers d’une consommation excessive d’alcool.

Plus de la moitié sous-estiment les seuils de consommation et pensent que l’on meurt davantage d’un accident de la route provoqué par une ivresse que d’une consommation régulière de plus de 4 verres par jour.

Des repères contre une alcoolisation au quotidien
Déjeuners de travail, pots entre amis, dîners en famille… Bien souvent l’alcoolisation se fait au quotidien et le buveur pense être “dans la norme”. Il est ainsi important de rappeler les seuils d’une consommation modérée :

  • Chez l’homme : 3 verres d’alcool par jour maximum(soit 36 g d’alcool pur) ;
  • Chez la femme : 2 verres d’alcool par jour maximum (soit 24 g d’alcool pur) ;
  • Femmes enceintes et enfants : consommation zéro.

Que l’on opte pour une flûte de champagne, une chope de bière ou un verre de vin, on consomme à peu près la même quantité d’alcool : 10 g par verre. Ainsi, le repère d’unité d’alcool correspond à un verre.

Plus on dépasse ces limites et plus le risque de complications est important. Du fait des différences physiques de poids, de taille et de composition du tissu graisseux, les femmes sont plus sensibles à l’alcool. Ainsi, pour une même quantité d’alcool absorbée, l’alcoolémie (quantité d’alcool par litre de sang) est plus élevée chez la femme que chez l’homme. Pour un apéritif, un verre de vin ou de bière, l’alcoolémie va atteindre de 0,33 g/l chez une femme et de 0,20 g/l chez un homme de 70 kg.

Le danger, ce n’est pas seulement l’ivresse
Attention, “tenir l’alcool” est une sensation trompeuse. Malgré l’absence d’ivresse, les effets sur le long terme sont bien présents.

Et il faut savoir, chez les buveurs réguliers qui ont l’impression de supporter facilement l’alcool, que le risque de dépendance existe. Selon le Baromètre Santé 2000, on a noté que :

  • 13,3 % de la population masculine (tous âges confondus) auraient, auraient eu, un risque de dépendance vis-à-vis de l’alcool ;
  • 4,1 % des femmes (tous âges confondus) auraient ou auraient connu, un risque de dépendance, soit environ trois fois moins que les hommes.

Sur le court terme, l’alcool entraîne l’ivresse, des comportements agressifs (50 % des rixes et des actes de criminalité) et peut favoriser la prise de risque sur la route (un accident mortel sur trois), au travail (10 à 20 % des accidents du travail) mais également lors de relations sexuelles (absence de protection vis-à-vis des infections sexuellement transmissibles).

Sur le long terme, l’appareil digestif, le système cardiovasculaire et le système nerveux et psychique sont touchés.

Au total, 23 000 décès sont directement imputables à l’alcool et si l’on y ajoute les cas où il est présent en tant que facteur associé, ce chiffre atteint 45 000. C’est la deuxième cause de mort évitable, alors réagissez !

Ecrit par:
David Bême
Rédacteur en chef Doctissimo

Circulaire-en-ligne.ca n'est pas propriétaire de cet article et le partage de façon indépendante dans le but de promouvoir l'information.
Retour aux Articles
Vous êtes l'auteur de cet article? Si vous souhaitez y apporter une modification, mettre votre site plus en valeur sur la page ou partager d'autres articles, utilisez notre formulaire de contact. Si vous trouvez que nous contrevenons à votre propriété intellectuelle et souhaitez que nous retirions le contenu, utilisez ce formulaire pour nous le laisser savoir et nous procèderons dans les plus brefs délais.
Votre Compte Personnel
Connectez-vous
Mot de passe oublié?
Vous n'avez pas encore de Compte?