Mieux Comprendre les Hormones Féminines

Mieux Comprendre les Hormones Féminines
Même si on en connaît très peu à leur sujet, nos hormones féminines ont le dos large… Si l’on tentait plutôt de mieux les comprendre afin de vivre en harmonie avec elles?

Jusqu’à 85 % des femmes sont victimes du syndrome prémenstruel. Chaque mois, elles passent à travers une gamme de symptômes aussi diversifiée que l’éventail de couleurs d’un fabricant de peinture. Puis, à l’approche de la ménopause, les bouffées de chaleur, l’insomnie et une kyrielle de symptômes surviennent quand nos hormones décident de nous fausser compagnie. N’importe qui ayant vécu l’un ou l’autre de ces symptômes comprend qu’il finit par être tentant de chercher la pilule miracle qui nous fera redescendre de ces montagnes russes pour enfin retrouver une humeur et un rythme plus réguliers.

Pourtant, les hormones font bien plus que jouer au yoyo avec notre humeur. Elles remplissent aussi un important rôle dans une foule de processus essentiels de notre corps. Et puis, c’est grâce à elles que nous avons le privilège de donner la vie: ce n’est pas rien!

Et si, au lieu de les maudire et de les traiter comme des troubles de l’humeur, on essayait d’apprivoiser les fluctuations hormonales qui ponctuent notre vie? Comprendre leur rôle et la façon dont elles agissent sur nous ne nous rendra pas zen instantanément, mais ça pourrait améliorer grandement notre qualité de vie et nous réconcilier avec cette part de la nature féminine.

Le merveilleux monde des hormones

«Les hormones agissent comme de petits messagers dans notre corps. Elles voyagent grâce à la circulation sanguine pour permettre aux organes de communiquer entre eux; elles régulent leurs activités et modifient leur comportement et leurs interactions», nous apprend Dr Roland R. Tremblay, endocrinologue et anthropologue, qui travaille en reproduction et en santé de la mère et de l’enfant. Les hormones sont entre autres essentielles à notre croissance, à notre reproduction et à notre production d’énergie.

Les glandes qui émettent et reçoivent le plus d’hormones sont l’hypophyse, la thyroïde, les parathyroïdes, le pancréas, les surrénales, les ovaires et les testicules. Toutefois, tous les organes – même la peau! – ont une activité hormonale. «Les hormones sont régulées par des cycles qui opèrent en boucle fermée, comme le cycle menstruel chez la femme, mais elles sont aussi influencées par des facteurs externes, comme l’alimentation, le stress, la luminosité, le sommeil, etc., poursuit l’endocrinologue. Pour être en santé, le corps a besoin d’un équilibre entre le système hormonal, les organes, le cerveau et son environnement extérieur.»

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Chez la femme, on retrouve deux principaux types d’hormones sexuelles, qui sont sécrétées par les ovaires: les oestrogènes (l’estradiol, l’estrone et l’oestriol) et la progestérone. «Ces hormones ne sont pas que sexuelles, souligne Dre Sylvie Dodin, gynécologue, chercheuse cli¬nicienne et professeure au département d’obstétrique gynécologique de l’Université Laval. Les oestrogènes jouent plusieurs rôles dans le corps, dont le développement des organes féminins (seins, utérus, paroi vaginale), l’élargissement du bassin, la féminisation de la voix, la formation des os et le renouvellement des tissus, en plus d’agir sur le cerveau (sur la mémoire et l’apprentissage, entre autres), la santé artérielle et la qualité de la peau et des cheveux.» Quant à la progestérone, elle joue un rôle primordial lors de la grossesse, en plus d’avoir un effet protecteur sur le cerveau et les nerfs, de diminuer l’anxiété et de favoriser un sommeil réparateur.

Des montagnes russes personnelles

De la puberté à la ménopause, une femme vivra environ cinq cents cycles menstruels, interrompus par la grossesse ou la prise de contraceptifs hormonaux. Un cycle menstruel normal se divise en deux phases d’environ 14 jours chacune: la première est la phase folliculaire, où le cerveau produit l’hormone folliculo-stimulante (FSH), qui stimule la production d’oestrogènes par les ovaires. Juste après l’ovulation s’entame la phase lutéale, nommée ainsi en l’honneur d’une montée d’hormones lutéinisantes (LH), aussi produites par le cerveau. «Il se produit d’abord une baisse du taux d’estradiol, pouvant causer divers symptômes, dont une baisse d’énergie et même une migraine chez certaines», explique Dre Sylvie Demers, médecin clinicienne, chercheuse, biologiste, docteure en médecine expérimentale, spécialiste en hormonothérapie féminine et masculine et auteure de Hormones au féminin: Repensez votre santé. Le taux d’estradiol remonte ensuite rapidement, puis s’ajoute la production de progestérone; ces deux hormones atteignent un pic vers le 21e jour du cycle. Si l’ovule n’est pas fécondé, il y a ensuite un déclin des hormones, ce qui mène au déclenchement des menstruations, au bout d’environ 28 jours.

«Chez la plupart des femmes touchées par le syndrome prémenstruel, les symptômes débutent d’une à deux semaines avant les règles et augmentent progressivement en intensité jusqu’au déclenchement des menstruations, qui procurent un soulagement presque instantané», explique Dre Michèle Moreau, omnipraticienne spécialisée en santé des femmes à l’Hôpital Notre-Dame du CHUM et chargée d’enseignement clinique à l’Université de Montréal.

Les symptômes les plus fréquents du SPM comprennent une fatigue accrue, des seins sensibles et enflés, un bas-ventre gonflé, un mal de tête et de l’irritabilité. Pour certaines, d’autres symptômes peuvent se présenter: baisse d’énergie, difficulté à se concentrer, humeur changeante, sensation d’abattement, anxiété, dépression, troubles de sommeil, migraines, baisse du désir sexuel, appétit plus important, crampes, maux de dos, rétention d’eau, poussées d’acné et alouette!

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«Ce ne sont pas les hormones qui affectent l’humeur; ce sont plutôt les variations de leurs taux, qui influencent la production de neurotransmetteurs (la dopamine et la sérotonine), qui ont un effet sur le moral», précise Dre Marie-Josée Poulin, psychiatre, chercheuse à l’Institut universitaire en santé mentale, professeure au département de psychiatrie de l’Université Laval et chef du programme de psychiatrie périnatale. Et n’oublions pas que les hormones sexuelles ne sont pas les seules à influencer nos états d’âme: d’autres hormones (mélatonine, ocytocine, cortisol, thyroxine, stéroïde anabolisant) y jouent également un rôle, en plus, bien sûr, des divers événements qui peuvent survenir dans notre vie.

De 5 % à 8 % des femmes sont tout de même plus sensibles aux fluctuations hormonales et vivent un SPM puissance dix. Leurs souffrances portent un nom: le trouble dysphorique prémenstruel (ou TDPM), une condition qui a fait son entrée dans la dernière version de la bible de la psychiatrie, le DSM-V. «Pour certaines, les hormones sont synonymes d’enfer. Leurs symptômes les perturbent parfois jusqu’à deux semaines par mois», précise Dr Poulin. Les risques de souffrir d’un TDPM augmentent avec l’historique familial, le stress et le nombre de grossesses. Les symptômes chroniques s’aggravent avec le temps, obligeant souvent les femmes à consulter autour de 35 ans.

Trop vite sur le Prozac?

Il existe bel et bien des moyens d’éliminer les fluctuations hormonales responsables du SPM et du TDPM. «Certaines pilules contraceptives prises en continu sont parfois utilisées pour tenter de stabiliser l’humeur. Le taux d’efficacité se situe entre 50 % et 60 %. Chez certaines femmes, ce n’est pas suffisant, mais c’est un essai facile à faire», commente Dre Moreau. Le stérilet hormonal a, quant à lui, un effet local sur l’endomètre; la production d’hormones et l’ovulation étant maintenues, il n’agit pas sur l’humeur et n’est pas une solution pour contrer le TDPM.

Mais si l’approche thérapeutique du SPM et du TDPM doit être personnalisée en fonction des symptômes, puis réévaluée selon la réponse aux traitements, la prescription d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs qui agissent sur la sérotonine du cerveau, comme le Prozac, est répandue. Selon Dre Demers, on psychiatrise abusivement les femmes parce que la majorité des professionnels de la santé ne connaissent pas bien les multiples rôles bénéfiques des hormones féminines et l’impact de leur déséquilibre sur la santé. «La prescription d’antidépresseurs et d’autres psychotropes est pratiquement devenue la norme pour soulager les femmes qui se plaignent de sautes d’humeur ou d’humeur anxio-dépressive à la périménopause, à la ménopause ou en SPM, dit-elle. C’est scandaleux!»

En effet, des psychotropes sont souvent prescrits durant la périménopause et la ménopause, même si le traitement le plus efficace reste l’hormonothérapie de remplacement, selon nos experts. «L’hormonothérapie a été victime d’une véritable campagne de la peur en 2002, à cause d’une étude mal conçue et publicisée de façon alarmiste, ajoute Dre Moreau. Résultat: les femmes la craignent et les médecins la méconnaissent, alors elle est actuellement sous-utilisée. Plusieurs femmes sont donc privées de ce traitement, lequel pourrait les soulager et améliorer leur qualité de vie.»

Pour en savoir plus..Visitez… http://www.coupdepouce.com/sante-et-vitalite/sante/article/mieux-comprendre-les-hormones-feminines

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